Invisibilité de David Levithan & Andrea Cremer

Année d'édition : 2015
Edition : Michel Lafon
Nombre de pages : 432 pages
Public visé : Adulte
Quatrième de couverture :
Stephen est invisible depuis toujours.
Une malédiction impossible.
Jusqu'au jour où Elizabeth le voit.
Elle seule peut briser le sort.
Au risque de les séparer à jamais.



Mon avis :

Stephen est un adolescent presque comme tout le monde. Presque ? En effet le pauvre est atteint d'une malédiction depuis sa naissance : il est invisible. Personne ne peut le voir, pas même ses proches. Sa mère a vécu auprès de lui sans jamais le voir jusqu'à ce qu'elle ne meure. Son père a fui la situation qu'il ne maîtrisait pas, mais continuant à alimenter le compte bancaire du jeune homme. Lui qui vit dans une solitude absolue se plaît à épier les habitants de son immeuble. Jusqu'à ce qu'elle arrive. Elizabeth, sa nouvelle voisine de palier. Tout aurait pu continuer si la jeune fille ne lui avait pas adressé la parole. Parce que désormais, quelqu'un le voit, enfin. Stephen va donc enfin pouvoir découvrir la vie qu'il aurait pu mener s'il avait été un adolescent normal tout en cherchant un moyen de lutter contre sa malédiction en compagnie d'Elizabeth et de Laurie, le frère de la jeune fille.

Invisibilité est un roman dont la couverture ne passe pas inaperçue. Je dois bien avouer qu'elle fait son petit effet. Roman mélangeant subtilement romance et malédiction, Invisibilité offre un moment de lecture sympathique et qui détend, même si quelques petites choses n'ont pas vraiment su me satisfaire. C'est donc une lecture en demi-teinte avec un début où j'ai eu beaucoup de mal à avancer parce que je me sentais en dehors des événements, jusqu'à un événement qui chamboule tout et rend le roman très addictif.

Au début de ma lecture, j'avoue ne pas m'être senti vraiment intriguée par l'histoire de Stephen. Pourtant, il faut bien avouer que sa vie à un côté profondément triste et dramatique. Le pauvre a perdu sa mère qui n'a jamais pu le voir et il vit dans une solitude absolue. Il ne parle à personne, n'a aucune ami, aucune famille, rien. Et là, de suite, j'ai commencé à me mettre à sa place au fur et à mesure que l'histoire avance parce qu'il reste le personnage principal et surtout celui qui souffre le plus. Il ignore même à quoi il ressemble ne s'étant jamais vu dans un miroir ! Forcément cela implique quelques questions si vraiment on veut juger de la crédibilité de la chose, mais comme on est en plein roman fantastique, je vais tâcher de ne pas évoquer ces points qui à mon sens me semble particulièrement troublant côté réalisme. (parce qu'un homme invisible n'a rien de réaliste ! Mais ses vêtements pourquoi sont-ils invisibles ? Il doit bien en changer non ? C'est quelque chose de tangible, de palpable, c'est comme lorsqu'il saisit un objet, l'objet en question ne disparait pas n'est-ce pas ? Alors pourquoi ses vêtements deviennent-ils invisibles ? Comment fait-il pour se raser le visage ? Et bien oui, la barbe doit pousser à son âge ? Bref, un tas de question qui pourrait être sujet à une longue discussion, mais je ne veux pas non plus me prendre la tête, puisque finalement c'est secondaire.) Malgré cela, j'ai commencé à apprécier de plus en plus Stephen et sa vie si incongrue. Comment peut-on lancer une telle malédiction et briser ainsi la vie de quelqu'un d'innocent ? 

Heureusement pour lui, très vite, il fait la connaissance d'Elizabeth, cette jeune fille qui rêve de vivre de sa passion : le dessin et plus particulièrement la bande dessinée. Elle vit avec son jeune frère Laurie, un garçon plein de vie et à qui la vie n'a jamais fait de cadeau, et leur mère, une femme active qui travaille beaucoup et qui soutient toujours ses enfants. Si Elizabeth n'a rien de particulier de prime abord, très vite on se rend compte de son potentiel magique. J'ai regretté qu'elle tombe si rapidement sous le charme de Stephen. La romance est trop vite mise en avant alors qu'ils ne se connaissent que depuis deux-trois jours. Trop précipité pour moi et c'est dommage de ne pas avoir pris davantage le temps de faire évoluer la relation d'une manière plus mesurée. Surtout que finalement le côté surnaturel du roman prend son temps. On découvre très vite la malédiction de notre héros, mais le côté lanceur de malédiction et chercheur de sort prend son temps pour arriver et une fois qu'on entre dans ce sujet, le roman en devient plus intéressant et intrigant. C'est sombre, ensorcelant, on cherche des réponses sur la façon de briser la malédiction de Stephen tout en découvrant de nouveaux talents pour certains de nos héros qui ne s'en doutaient pas. (Là aussi, j'ai trouvé qu'un de nos personnages comprenaient trop vite ses pouvoirs alors qu'il n'en avait jamais eu vent... on lui dit qu'il peut voir les malédictions et le soir même hop il y parvient alors qu'il ne l'avais jamais fait...).

Cependant, malgré ces quelques petits détails, je dois bien avouer que le roman se dévore passé le premier quart. La plume est addictive, belle et parfois poétique dans sa façon d'amener les choses, on découvre le roman via le point de vue de Stephen et d'Elizabeth pour avoir deux façons de voir les choses. J'ai aussi adoré Laurie, ce personnage fort et courageux et qui aime sa différence et la cultive. Il va toujours être présent pour sa soeur et Stephen, reléguant ses problèmes au second plan et cela le rend terriblement attachant.

J'avoue également que la fin m'a surprise. Je ne m'attendais pas à un tel choix des auteurs, mais pour le coup, c'est une bonne idée de prendre une direction différente de celle voulue par le lecteur. Finalement donc, j'ai passé un bon moment, malgré quelques petits détails qui m'ont chagrinée, mais rien de très gênant pour apprécier ce roman qui utilise un thème encore peu exploité dans la littérature fantastique.

Je croque pleinement dans ce livre : Quelques petits défauts, mais un bon moment de lecture !



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