Récits du Vieux Royaume, tome 2 : Gagner la guerre de Jean-Philippe Jaworski



Année d'édition : 2015
Edition : Folio SF
Nombre de pages : 992
Public visé : Adulte
Illustration de Herbé Leblan
Quatrième de couverture :
Au bout de dix heures de combat, quand j’ai vu la flotte du Chah flamber d’un bout à l’autre de l’horizon, je me suis dit : « Benvenuto, mon fagot, t’as encore tiré tes os d’un rude merdier. » Sous le commandement de mon patron, le podestat Leonide Ducatore, les galères de la République de Ciudalia venaient d’écraser les escadres du Sublime Souverain de Ressine. La victoire était arrachée, et je croyais que le gros de la tourmente était passé. Je me gourais sévère. Gagner une guerre, c’est bien joli, mais quand il faut partager le butin entre les vainqueurs, et quand ces triomphateurs sont des nobles pourris d’orgueil et d’ambition, le coup de grâce infligé à l’ennemi n’est qu’un amuse-gueule. C’est la curée qui commence. On en vient à regretter les bonnes vieilles batailles rangées et les tueries codifiées selon l’art militaire. Désormais, pour rafler le pactole, c’est au sein de la famille qu’on sort les couteaux. Et il se trouve que les couteaux, justement, c’est plutôt mon rayon…

Mon avis : 

Don Benvenuto Gesufal est un assassin. Il travaille en secret pour le Podestat Ducatore accomplissant diverses missions toutes tenues secrètes permettant au Podestat d'assoir sa puissance. Mais Benvenuto qui ne cherche qu'à s'enrichir sait garder beaucoup d'informations pour lui. Engagé sur un navire où il feint de prêter main forte aux occupants des lieux, il a pour mission de tuer le sorcier adverse. Mais c'est mal connaître Benvenuto qui en fin de compte se révèle être un traître.

Mon résumé peut vous paraître court, je vous l'accorde, mais il représente tout de même 70 pages du roman. Et l'ayant lu en plus de trois semaines, mes souvenirs ne sont pas très frais et je souhaite éviter tout spoiler. Trois semaines de lecture agréable où j'ai pu retrouver le style si particulier de Jean Philippe Jaworski. Une plume ensorcelante, un style ampoulé et à nul autre semblable. Car c'est la première chose que l'on remarque chez l'auteur : son phrasé sonne comme une mélodie à nos oreilles. Cela peut sembler compliqué au départ, mais on finit par s'y faire et par apprécier la prose de l'auteur si tenté qu'on soit dans le calme pour la savourer. Et le calme c'est justement ce qu'il m'a manqué pour être à 100% dans ma lecture. Choisissez donc bien le moment où vous souhaiterez découvrir Gagner la Guerre parce qu'il demande de la concentration et de l'imagination.  

Outre un style vraiment plaisant et qui permet une immersion totale dans l'univers, je dois bien avouer que le héros avait un quelque chose de très original. Héros, voilà un bien grand mot pour définir Benvenuto qui n'agit que par cupidité. Benvenuto est clairement égoïste et se fiche de savoir si ce qu'il commet est bien ou non. Il agit comme il l'entend et nous propose de suivre son histoire via ses mémoires qu'il écrit de façon parfois très drôles, mais toujours avec justesse. On sera d'ailleurs manipulé par le personnage haut en couleur tout comme il manipule à tout va ceux qui l'entoure. Il pourrait faire penser qu'il est foncièrement mauvais, mais ce n'est pas le cas, il est juste très individualiste et pense d'abord à lui. Malgré sa fourberie, j'avoue que je me suis peu à peu attachée à ce héros qui sort des sentiers battus. Il est lui et il l'assume jusqu'au bout. (On a d'ailleurs un aperçu de son caractère dans Janua Vera du même auteur).  

Gagner la guerre c'est une fantasy plus axé politique que magie ou survie du monde. Point de magie très développé, ni de prophétie, Benvenuto ayant de toutes façons déjà fort à faire au niveau politique de l'univers puisqu'il sait énormément de choses dont il va se servir. Les descriptions qu'il fait de Ciudalia sont enchanteresse et nous donne vraiment la sensation d'y être. Politique, je le disais, mais aussi trahison, manipulation, révélation, rebondissement, duel à l'épée, affrontement sur la mer par bateau, tous les ingrédients d'un grand roman sont là ! J'échappe de peu au coup de coeur, uniquement parce que j'ai mis du temps à le lire trouvant que le texte avait besoin de calme pour être apprécié et ce n'est hélas pas ce que j'ai à la maison. 
Cependant, je ne retrouve rien à reprocher à Gagner la guerre. Voilà un roman qui mérite d'être lu !
 
http://www.climaginaire.com/index.php/climaginaire/Livre/Roman-Nouvelle/Fantasy

http://www.folio-lesite.fr/SF-Fantasy

Commentaires

  1. Oh, je ne savais pas que le tome 2 était sortie en poche (bon, j'ai du retard). Ta chroniqué me pousse à lire cette saga : mais j'essaie de résister et de ne la commencer que lorsque tout sera publié.

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    1. je pense qu'il n'y a pas de suite ^^ les deux livres sont assez différents et peuvent être lus à part ^^

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  2. Il me tente énormément celui-ci!

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    1. il est bien *o* fonce ! il est long, certes, mais top !

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