Subtil changement tome 2 : Hamlet au paradis de Jo Walton

Année d'édition : 2015
Edition :  Denoël
Nombre de pages : 352
Public visé : Adulte
Illustration de Sylvain Deleu

Quatrième de couverture :

Londres. 1949. Viola Lark a coupé les ponts avec sa noble famille pour faire carrière dans le théâtre. Quand on lui propose de jouer le rôle-titre dans un Hamlet modernisé où les genres ont été chamboulés, elle n'hésite pas une seconde. Mais l'euphorie est de courte durée, car une des actrices de la troupe vient de mourir dans l'explosion de sa maison de banlieue. Chargé de l'affaire, l'inspecteur Carmichael de Scotland Yard découvre vite que cette explosion n'est pas due à une des nombreuses bombes défectueuses du Blitz. Dans le même temps, Viola va cruellement s'apercevoir qu'elle ne peut échapper ni à la politique ni à sa famille dans une Angleterre qui embrasse la botte allemande et rampe lentement vers un fascisme de plus en plus assumé. Hamlet au paradis est le second volume de la trilogie du Subtil changement. On y retrouve l'inspecteur Carmichael, en fort mauvaise posture, ainsi que l'élégant mélange d'uchronie et de polar so british qui a fait le succès du Cercle de Farthing.

Mon avis : 

Carmichael est de nouveau appelé pour enquêter sur le potentiel meurtre d'une actrice de théâtre. En effet, une bombe a explosé dans le domicile de la femme la tuant sur le coup, elle et un homme qui reste inconnu pour l'heure. 

Pendant ce temps, Viola poursuit sa quête de faire une grande carrière au théâtre, même si ses parents l'ont rejeté à cause de cela. Mais quand on a une famille aussi puissante, et de nombreuses soeurs, on ne peut espérer en rester loin longtemps.

Le cercle de Farthing avait quasiment été un coup de coeur. J'avais adoré l'ambiance et le style de l'auteur. Si Hamlet au paradis est sympathique, il n'est pas du même niveau que son prédécesseur. La lecture est agréable, mais si l'on met de côté l'enquête que mène Carmichael, je n'ai pas été autant séduite que je l'aurais pensé par le côté théâtral de la vie de Viola qui ne m'aura que moyennement convaincu. Le style de Jo Walton est bon, je l'apprécie énormément, mais pour le coup, c'est sur le fond que je n'ai pas totalement adhéré à l'univers qui m'avait pourtant tant plu la première fois. Ma lecture fut bonne, mais je me suis sentie en retrait de l'histoire de Viola. 

Carmichael est une fois encore mis en avant pour une enquête. Ce personnage me plaît. Il a cette façon de mener une enquête et de ne pas prendre position en politique qui me fascine. De lui, finalement, on ne saura que peu de chose, une fois encore, comme si son seul but dans la vie était de résoudre ses enquêtes. Pourtant il va devoir se forcer à prendre des positions pour se protéger des uns et des autres tout en découvrant qui a tué la vedette et pourquoi. On reste dans le thème du roman policier grâce à ce personnage, même si le contexte est très différent, puisque Hitler est toujours au pouvoir et la Grande Bretagne semble être devenu son allié. 

Le côté plus théâtral du roman m'a déjà moins plu et je pense que cela vient de Viola, une héroïne qui à mon sens n'a pas la carrure de Lucy, héroïne du premier opus. Et c'est là où je pense j'ai été déçue. J'avais adoré les Khan dans le précédent volume et j'espérais les revoir, mais hélas pour moi, l'auteur ne les évoque pas et préfère se focaliser sur Viola et sa famille. Une famille que je n'ai pas su apprécier, des soeurs trop nombreuses pour pouvoir les différencier les unes des autres surtout qu'elles n'ont, on le remarquera, aucun lien réel entre elles. Si ce n'est celui du sang, mais si elles n'avaient pas été soeurs, nul doute qu'elles ne s'entendraient absolument pas. 

C'est dommage que ce nouveau personnage qui en plus raconte son histoire de son point de vue ne m'ai pas plu, parce que du coup, l'univers a je trouve perdu de son charme. 

Cela demeure tout de même une bonne lecture, mais j'avoue que Lucy m'a beaucoup manqué !