Train d'enfer pour ange rouge de Franck Thilliez


Année d'édition : 2010
Edition : POCKET
Nombre de pages : 436p.
Public visé : Adulte
Quatrième de couverture : Un cadavre en morceaux est retrouvé aux environs de Paris. La victime a été décapitée et son corps martirisé a fait l'objet d'une mise en scène défiant l'imagination.
Le commissaire Franck Sharko est dépêché sur les lieux. Les ténèbres, il connaît: sa femme a disparu depuis six mois. Aucun signe de vie, aucune demande de rançon. Et cette nouvelle affaire, en réveillant le flic qui dormait en lui, va l'emmener au coeur de la nuit, loin, beaucoup trop loin...

La première page :

Mon avis :

Le commissaire Sharko est au plus mal. Cela fait des mois que son épouse a été enlevé et l'enquête est au point mort. Pas de preuves, d'empreintes, pas de suspects. Rien. Et lorsque le corps d'une femme torturée à mort est retrouvé, c'est Sharko qu'on met sur l'enquête. Mais en sera-t-il capable alors qu'il ne supporte plus de vivre dans le doute, sans savoir si sa femme est toujours en vie ? Et lorsque l'enquête l'emmène dans une histoire sordide de sado-masochisme, Sharko n'est pas à bout de ses surprises...

J'avais déjà eu l'occasion de lire un roman de l'auteur et donc je savais que j'allais passer un bon moment. Ce fut bien évidemment le cas à un détail près qui m'aura un peu gâché le plaisir de la révélation finale. Car oui, j'ai deviné l'identité du tueur à moins de la moitié du roman. Alors forcément la révélation ne m'aura pas surprise du tout.

Dans ce roman, on fait la connaissance d'un commissaire : Franck Sharko. Commissaire qui semble aimer son boulot et en tirer un certain profit (puisque cela lui éviter de sombrer depuis la disparition de sa femme), Sharko possède deux facettes. L'une ténébreuse, solitaire et violent et une seconde où il devient amorphe et n'a plus goût à rien. J'ai éprouvé beaucoup de compassion pour ce personnage qui si au départ subit les événements, on sent qu'il redevient maître de lui à un certain moment pour sombrer à nouveau dans la haine et la colère, laissant de côté le "gentil" flic qu'il donnait l'impression d'être. Lorsque Sharko exige des réponses, tous les moyens sont bons pour les avoir. 

" - Toujours rien pour Suzanne
Il me prit la main comme à un vieux frère.
- Aucune piste, que dalle. Pas la moindre manifestation de l'agresseur. Si seulement je pouvais avoir un signe, un indice qui me dirait si elle est morte ou pas ! Quelle torture que de rester dans le doute, avec la crainte permanente de tomber sur le cadavre de ma femme comme ça, au détour d'un sentier... Mon avenir me fait horriblement peur, tellement dépendant de données qui ne m'appartiennent pas... Mon sort se trouve presque entre les mains de ce salopard qui l'a enlevée..." Page 67
Je trouve que de torturer ainsi un héros (et flic qui plus est) apporte une autre dimension à une enquête. De héros, il est aussi victime et le pire étant qu'il n'a aucune emprise sur le kidnappeur ou l'enquête. Il est spectateur dans l'attente qu'enfin on lui fasse un signe. Horrible comme sentiment de n'être même pas acteur de sa propre histoire ! Du coup, j'ai franchement bien kiffé les passages où il se met en colère et distribue des tartes à la pelle. Faut dire qu'après certains événements, Sharko a la rage et il se fout complètement de ne plus agir comme un flic normal. 

L'enquête est plutôt dynamique avec quelques rebondissements et son lot de fausse piste, mais je trouve que le tueur est trop prévisible de par ses phrases et de par juste un objet dont je ne dirais rien, mais fin je n'ai pas compris que le commissaire ne se doute de rien ! Ca se voyait comme le nez au milieu de la figure ! Fin, jveux bien qu'il soit fatigué, déprimé, qu'il ai envie de buter tout le monde. Mais de ne pas voir ce qui se passe sous ses yeux... wahou ça m'a scotchée !

Bon fort heureusement, j'ai vite mis de côté ma déception parce que je me disais que ça tombe non je me trompais, que l'auteur avait une toute autre fin de prévu pour les lecteurs, et même si j'avais bien raison, ma lecture fut agréable, quoiqu'agréable ne soit pas le mot à choisir quand on voit certaines séquences bien dégueu :

" Le visage était tourné vers moi. Les pommettes tendaient la peau à en percer la surface et, des lèvres encroûtées de fièvre, se détachaient des boursouflures de peau morte. Les yeux vitreux aux pupilles devenues translucides, roulaient difficilement, comme arrachés de leurs nerfs.  La céramique du corps, fêlée de côtes saillantes, fragilisée par les coups et les plaies ouvertes, semblait toute proche de se rompre en mille éclats d'os et de chairs ; les seins cloués à la table, gonflés par l'infection , étaient grêlés de marbrures olivâtres, de veinules rosées, de lésions noircissant autour de la tête des clous. Page 150"

Les scènes gores sont nombreuses, Sharko va découvrir un monde sombre et écoeurant où la souffrance des autres et une source d'argent et de plaisir pour certains. Sharko qui en plus d'enquêter sur une série de meurtres violents va tenter de garder la tête froide alors que tout lui tombe dessus et que le tueur semble l'avoir choisi pour l'affrontement final. Un tueur sans état d'âme qui aime jouer au chat et à la souris, ravie de tenir toutes les ficelles.

Les autres personnages qui gravitent autour de Sharko sont intéressants et plutôt appronfondis. Ils ne servent pas juste de faire-valoir pour le héros et apportent tous quelque chose pour soit faire avancer l'enquête, soit pour soutenir le héros complètement torturé et à deux doigts de se suicider par moment lorsque les événements deviennent trop intenses pour lui. 
 
En bref, j'ai beaucoup aimé ce premier tome des aventures de Sharko. Alors oui j'ai été déçue de deviner si vite le tueur, maintenant je pense que tout le monde ne le devine pas facilement. Ici c'est gore, sanglant, ça saigne, ça se fait trancher, attacher, ligoter, torturer, filmer... On est vraiment dans du thriller qui peut vous donner de vilaines images en tête pendant la lecture, aussi âmes sensibles s'abstenir. Pour ma part, je n'ai qu'une envie : lire la suite malgré tout !

Les plus :
- Le héros
- Les descriptions de scènes de crime. J'en suis friande.

Les moins :
- la prévisibilité du tueur en série. Dommage !    


   

Commentaires

  1. Je ne vais pas tarder à découvrir l'auteur. Ma prochaine lecture après Carrie sera Vertige.

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