Le bibliomancien de Jim C. Hines

Année d'édition : 2016
Edition : L'atalante
Nombre de pages : 384
Public visé : Adulte
Quatrième de couverture :
Isaac Vainio est un bibliomancien. Membre de Die Zwelf Portenære, les Douze Gardiens des Portes, une organisation secrète fondée par Johannes Gutenberg, il dispose d’une magie très particulière : il peut puiser à volonté dans les livres et en tirer n’importe quel objet du récit. Et Isaac, en vrai fan de science-fiction et de fantasy, préfère par-dessus tout utiliser des pistolets laser, des ceintures-bouclier de Dune et des sabres laser de Star Wars quand les Gardiens l’envoient sur le terrain combattre les menaces magiques qui guettent la Terre.
Sauf que, deux ans plus tôt, manquant perdre la raison et la vie au cours d’une mission qui a mal tourné, Isaac a été mis au placard. Réduit au rang de simple catalogueur, il ne conserve de son ancienne vie d’agent de terrain que Titache, sa fidèle araignée-flamme, qui a la particularité de prendre feu en présence d’un danger.
Son existence rangée bascule le jour où trois vampires débarquent dans sa bibliothèque pour le tuer. Les Gardiens auraient déclaré la guerre aux morts-vivants…

La première page :

 Mon avis :

Isaac est un bibliomancien en arrêt suite à une mission qui a mal tourné. Le pauvre n'a plus le droit d'user de la magie des livres. Du coup, il est relégué au simple poste de catalogueur dans une bibliothèque en compagnie de Titache, son araignée de compagnie de dix centimètres de diamètre. Tout se passait pour le mieux sans l'arrivée de trois vampires bien désireux de lui faire mordre la poussière...

Là tout de suite, j'ai envie de crier, de hurler mon mécontentement. Comment se fait-il qu'on ai pas davantage entendu parler de ce bouquin ? C'est vrai quoi... il est limite passé inaperçu lors de sa sortie quand on ne fait que promouvoir l'érotisme à tout bout de champs alors que j'ai lu là un roman réussi de A à Z et qui propose quelque chose d'exceptionnel pour tout amateur de science-fiction ou fantastique ? Je ne comprends pas, vraiment. En tout cas, il me tarde de lire la suite, vraiment parce que ce premier tome et bien c'est de la balle ! Même si je n'ai pas eu de coup de coeur, j'ai passé un très bon moment de lecture.

Le bibliomancien c'est un cocktail de dingue : fantastique, fantasy et science-fiction. De l'action, de la magie, des morts, un peu d'amour et de sensualité et on obtient un bouquin qui se dévore et propose quelque chose d'original tout en usant de créatures déjà vu et revu. Le mélange surprend et fonctionne à merveille. J'ai failli relever énormément de passages du roman parce qu'il y a tellement de séquences qui marquent par cet humour décalé ou ces clins d'oeils à la culture pop. 

"Les vampires deviennent plus forts d'années en années", a commenté Lena en examinant le mur d'où Casquette s'était arraché, mettant à nu les montants de la cloison. Des morceaux de plâtre jonchaient la moquette.
"Pour moi, c'est la faute d'Anne Rice. Elle a contribué à toute cette résurgence de la littérature vampirique à la fin des années 1970. Et puis Huff, Hamilton, quelques autres l'ont encouragées..." Et bien sûr, plus proche de nous, il y avait Stéphanie Meyer." page 27

Dans l'univers du Bibliomancien il existe deux sortes de vampires. Certains qui le sont devenus naturellement, par évolution et d'autres qui le sont parce qu'on les a crée par magie bibliomantique. Cela semble compliqué, mais il n'en est rien, on saisit très vite la différence et les subtilités. L'auteur innove un peu et change un peu les vampires pour en créer des complètement différents qui sont un peu plus proches de nous tout en étant super dangereux.

En dehors des clins d'oeils et de l'humour d'Isaac que j'ai beaucoup aimé, ce premier tome en plus de nous dresser un peu l'univers et les explications concernant la magie, on va suivre une enquête bien menée sur des meurtres de gardiens. Isaac va se retrouver malgré lui en plein centre d'une affaire qui le dépasse et il sait qu'il n'a pas le choix d'agir s'il veut garder sa tête sur son cou. Il va devoir se montrer malin et habile avec la magie pour éviter de se faire embrocher et pour découvrir l'identité de celui qui cherche à provoquer une guerre entre gardiens et vampires. Dit comme ça, c'est vrai que c'est pas très innovant, mais c'est la façon dont l'auteur permet à Isaac de mener à bien sa quête qui en fait un roman particulier. 

Pour mener à bien sa mission, Isaac est toujours accompagné de Titache sa plus fidèle compagne : une araignée-flamme capable de produire des incendies, de brûler tous ceux qui veulent faire du mal à son détenteur. Titache est adorable. Vraiment. Moi qui déteste ces petites bêtes bien dégoûtantes, j'ai trouvé que pour une fois l'auteur donnait une véritable personnalité à l'insecte. Alors oui, Titache est une araignée magique, capable de produire du feu, de prévenir d'un danger selon son comportement, mais elle est fidèle et toujours prête à agir pour protéger son maître. Et Isaac semble très attaché lui aussi à sa petite bête. 

De l'action, vous en aurez. Isaac met sa vie en jeu bien trop souvent à son goût le tout en compagnie d'une charmante dryade Léna. Une jeune femme qui s'offre totalement à celui qui devient son maître. Alors cela donne quelques scènes et dialogues bien coquins et amusant puisque Isaac n'est pas le genre d'homme à profiter d'une femme sans sentiments. Quel homme cet Isaac ! 

" Cela remonte à la parution des Chroniques de Gor. Comme à chaque fois qu'une mode prend, des auteurs se sont précipités pour attraper le train en marche." Elle parlait d'un ton monocorde, récitant son histoire plus qu'elle ne la racontait.
Je connaissais Gor, une série de John Norman réputée pour mettre en scène l'esclavage sexuel. Vers la fin des années 1960, Le Tarnier de Gor avait constitué le premier opus d'une trentaine de titres. La série avait rencontré assez de succès puor engendrer toute une sous-culture.
" Le roman s'appelait Les Nymphes de Neptune."
 J'ai gémi " Oh, sérieusement ?"
(...)
"Mes doigts ont étreint le volant. " Et quelqu'un a publié cette merde?
- Oh, le roman a eu un certain succès à l'époque." Elle a soupiré. "La nature fondamentale d'une nymphe l'empêche de refuser quoi que ce soit à son compagnon." Page 87

Gor est une série que j'ai lu en parti. J'avais même bien aimé malgré le côté très sexuel mis en avant par l'auteur où les femmes sont toujours des esclaves à moitié nues. L'auteur ici dresse un clin d'oeil à un genre qui a depuis bien évolué (l'érotisme de nos jours avec Grey qui finalement est un Gor en costard cravate.). De plus, pour continuer sur sa lancée, l'auteur introduit également une romance homosexuelle entre Lena et un autre protagoniste féminin. J'étais plutôt étonnée surtout devant l'explication de Léna sur sa condition de femme soumise malgré elle, et finalement c'est un choix intéressant et judicieux de l'auteur. Léna se révèle être un personnage plein de ressource et avec un caractère très appréciable. Sorte de guerrière très sexy et allumeuse qui n'aime pourtant pas l'image qu'elle renvoie malgré elle. 

Je ne pense pas faire le tour honnêtement de tout ce qu'il y a à dire sur ce premier tome qui m'a vraiment beaucoup plu. Ce premier tome introduit une idée nouvelle concernant les bibliomanciens et utilisent la littérature pour n'en faire qu'à sa tête. C'est fun, c'est drôle, on s'éclate et c'est l'essentiel. Un premier tome réussi, avec une panoplie de personnages bien sympa, de créatures et artefacts magiques connus. Hâte de lire le second opus !

Les plus :
- l'univers innovant
- le trio : Isaac, Lena et Titache (surtout Titache !)
- les nombreux clins d'oeils à la culture littéraire

Les moins :
- Cela peut sembler un peu complexe à saisir à première vue.


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