Les Chroniques de la Terre d'Airain, tome 1 : Les Poisons de Katharz de Audrey Alwett

Année d'édition : 2016
Edition : Actu SF
Nombre de pages : 410 pages
Public visé : Adulte
Quatrième de couverture :
Le Prince Alastor n’apprécie pas qu’on l’appelle « l’Indolent » (vraiment, les gens sont méchants). Pour régler la question, le Sénateur Mâton le persuade de détruire Katharz. Voilà une guerre qui sera vite gagnée !

À Katharz, la ville-prison où la Trisalliance déverse chaque année ses indésirables, la situation est intenable. Ténia Harsnik, la tyranne en place, est obsédée par un nombre, celui des habitants qui vivent entre ses murs. En aucun cas, il ne faut dépasser les cent mille, car alors CE qui dort sous la ville SE réveillerait. Si cela se produisait, rien ne pourrait L’arrêter, sauf peut-être Dame Carasse… Mais la sorcière la plus puissante de la Terre d’Airain, à ce qu’elle raconte, semble bien plus préoccupée par son bizarre apprenti que par le destin du monde. D’ailleurs, la ville ne compte que 99 500 habitants. Ce n’est pas comme si l’apocalypse était dans un mois… pas vrai ?

Mon avis :

Les poisons de Katharz offre non seulement une sublime couverture, mais en plus le roman peut se vanter d'être hyper addictif. De la fantasy drôle qui comme un bon Pratchett utilise les codes du genre pour nous amuser et nous proposer un roman que Pratchett lui-même aurait pu écrire. C'est drôle, plein de clin d'oeil et très bien mené. On se régale du début à la fin, on adore la palette de personnages complètement loufoques que nous propose l'auteur. Entre une "princesse" un poil nymphomane, une sorcière qui fout la trouille et une tyranne qui surveille au grain qu'on ne dépasse pas le seuil maximum d'âmes vivantes dans sa ville-prison, ya de quoi bien se marrer !

Audrey Alwett possède une plume comme je les aime  : drôle et descriptive. Elle manie les mots avec brio et nous propose des séquences hilarantes qu'on garde en mémoire longtemps après lecture. C'est vivant, la plume est fluide et la lecture est très agréable. On a vraiment la sensation de se retrouver à Katharz en compagnie de nos personnages. C'est drôle, parfois complètement barré et on se marre non seulement à cause de certaines scènes, mais surtout à cause de la répartie des personnages.

L'ambiance du roman se veut plutôt sombre. En effet, n'oublions pas qu'une menace règne sur la ville-prison de Katharz. Un démon n'attend qu'une chose : pouvoir s'échapper de sa prison pour dominer la ville. Alors forcément, on sent que les choses commencent à mal tourner, mais le tout est tellement traité avec humour et légèreté qu'on attend plus que ça, nous, que le démon se réveille !

L'univers m'aura beaucoup plu également. On se retrouve bien souvent dans la ville-prison de Katharz où une tyranne fait sa loi. Entre exécutions, meurtres et disparitions, elle veille au grain à ce que jamais, ô grand jamais on ne dépasse les 100 000 vivants dans sa ville. La magie est très présente également grâce à une sorcière et on retrouve un univers de prime abord classique de fantasy avec son royaume, ses tavernes, ses magiciens, guerriers les conspirations et les guerres. Tous les ingrédients d'un univers de fantasy sont bien là et ça nous plaît !

L'histoire est palpitante. On suit une tyranne de père en fille qui veille à ne pas réveiller un démon. Elle est d'ailleurs la seule au courant avec la sorcière Dame Carasse et tente donc d'empêcher la prolifération d'êtres vivants dans sa ville. Elle fait donc exécuter discrètement certaines personnes, en envoie d'autres en prison et surveille de près le nombre de naissance. Si vous vous sentez l'âme d'un chevalier et vouloir mériter ce titre, c'est possible, mais seule Ténia peut décider soit de vous accorder le titre et ainsi de quitter la ville-prison, soit c'est la guillotine si vous n'êtes pas suffisamment original pour elle. A côté de cette histoire, on suit énormément Dame Carasse, la sorcière attitrée de Katharz qui cherche un nouvel apprenti puisque les précédents n'ont pas tenu le choc. Pas loin de ressembler à Mémé Ciredutemps de Pratchett, j'ai adoré ce bout de femme et son tempérament de véritable chieuse qui use et abuse de son grand âge pour faire ce que bon lui semble. Viens ensuite Alastor 1er que le sénateur Mâton tente de diriger en lui faisant épouser sa nièce, afin de lancer une guerre contre Katharz.

L'histoire est donc aussi folle que la plume et on se régale vraiment des péripéties et rebondissements. Et quand en plus c'est drôle, moi j'adhère encore plus ! (ah cette ceinture de chasteté qui tranche des doigts!).

L'auteur nous offre beaucoup de personnages. Des principaux mémorables qu'on adore de suite même s'ils sont pourris. Je pense à Ténia, la dirigeante qui adore sa guillotine et qui maintient l'ordre à sa manière. Mon seul regret, c'est que j'ai tout de même trouvé qu'elle était assez effacée au profit de Dame Carasse, cette sorcière désagréable et qui fout la trouille à tout le monde. Son apprenti Azarel m'a beaucoup plu aussi. Ce pauvre gamin un peu paumé, qui était l'apprenti d'un commerçant de balai en a vu des vertes et des pas mûres, jusqu'à ce qu'il tombe sur Dame Carasse qui voit de suite son potentiel magique. Et que dire du couple Alastor et Grace. Qu'est-ce que j'ai ri avec eux ! Enfin surtout avec elle !

En bref, ce premier tome est plein de promesse et il les tient toutes ! On rit, on s'amuse, on passe un très bon moment en compagnie d'une équipe bancale mais qui nous percute de plein fouet avec leurs vannes, leur humour et leur connerie. Une joyeuse équipe dans un monde pas si joyeux ! J'approuve !

Vous trouverez:

 - De l'humour. Beaucoup d'humour.
- Une fausse princesse élevée dans une cave à faire pousser des champignons et qui possède une culotte de chasteté qui tranche des doigts.
- Un très bon scénario !

Vous ne trouverez pas :
- Beaucoup d'originalité. Cela reste un univers somme toute assez classique de fantasy.
- De choses sérieuses sur la fin du monde. 

 

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