Seppuku de Romain D'huissier

Année d'édition : 2016
Edition : Edition Trash
Nombre de pages : 147
Public visé : Adulte
Quatrième de couverture :
En une parodie de fellation, le tentacule s'activa entre ses lèvres déformées, brisant les dents et fracassant le palais. Yeux grands ouverts, la prêtresse ne vit son calvaire prendre fin qu'avec l'éjaculation : la quantité de sperme et la force de cette immonde jouissance lui firent exploser le bas de la figure, projetant des débris de mâchoire inférieures tout autour d'elle. Le Japon des samurai. Des démons aux tentacules fouisseurs souillent les lieux saints, profanent les vierges et écartèlent les paysans. Seul un homme comme Kurogane peut se dresser sur leur route et tenter de contrecarrer leurs funestes plans. Mais Kurogane est-il encore un homme ?

Mon avis :

Je ne connaissais pas les éditions Trash. Et puis voilà qu'aux Halliénnales de 2016, je vois ce bouquin trônant fièrement face à son auteur. Forcément, un tel nom d'éditeur, une telle couverture et je me suis jetée dessus. J'ai bien entendue fini par craquer et c'est avec un besoin de lecture violente et trash comme celles que je lisais énormément dans le passé, que j'ai sauté le pas pour lire enfin ce livre. La surprise fut très bonne !

On débute ce roman en faisant la connaissance d'un guerrier prêt à faire ses preuves. Kurogane est prêt à en découdre. Devenu samouraï pour le clan Asagawa, il est fier d'avancer avec ce fief puissant et d'utiliser son apprentissage du combat et des armes. Mais voilà que son clan se fait décimer dans tous les sens du terme par un groupe de cinq guerriers pas totalement humain. Laissé pour mort, Kurogane ne doit sa survie que grâce à l'intervention d'un homme tout aussi étrange : Abe no Seimo, un magicien du Ying et du Yang. Grâce à lui, Kurogane est en vie, enfin presque et il pourra utiliser cette seconde chance pour anéantir les Oni de Nagaki qui sont à l'origine de l'extinction de son clan.

Jusqu'ici, on est dans une histoire de vengeance assez classique, dans un japon médiéval où la violence et la loi du plus fort domine. Mais voilà que le magicien avoue à Kurogane qu'il a enfermé son âme dans une jarre pour le préserver de la noirceur. Ce dernier ne saigne plus, il n'est ni mort, ni vivant, mais devenu un objet de destruction avec pour seule mission la mort des Onis. Et là, j'ai senti que le roman allait beaucoup me faire plaisir ! Je ne m'étais pas trompée en craquant dessus aux Halliénnales ! Vraiment !

Après avoir donc saisi les nouvelles particularités de Kurogane, ses nouveaux atouts (la force, l'absence quasi de douleur, plus de saignements) et ses points faibles (il voit tout ce que font les Oni autour d'eux), notre jeune héros va grâce à ses visions se mettre en quête des Oni. Kurogane est en colère et veut vraiment les rayer de la surface de la Terre.

Ce roman est très bon. Bon, j'avoue il ne faut pas avoir peur de se salir les mains pendant la lecture, parce que c'est gore, violent, la tripaille vole dans tous les coins, les femmes sont malmenés comme jamais. On est dans une violence quasi permanente et très franchement, traitez-moi de dingue si vous voulez, mais c'est exactement ce que j'attendais de ce roman et ce dont j'avais besoin.

Kurogane est attachant. Malgré sa nouvelle nature et sa soif de sang, il n'agit que dans un noble but : venger ses frères d'armes tombés au combat. Lorsqu'il peut sauver des innocents, il n'hésite pas une seconde, prêt à tout pour garder en tête qu'il était un homme bon et non un monstre comme les Oni. J'ai aussi grandement apprécié la prêtresse qui fait preuve de beaucoup de courage et qui soutient notre héros sans jamais le regretter ou faire preuve de craintes à son égard. 

L'histoire assez violente de prime abord sert toutefois une intrigue plus poussée avec une prophétie mise en marche des siècles plus tôt. Une histoire très mystérieuse comme en raffole les pays asiatiques avec une histoire de guerriers, de vengeance, de monstres. Le titre du roman prend tout son sens sur la fin, une fin sublime et qui aura fini de me convaincre.

Seppuku c'est un roman qui n'a pas peur de scandaliser et d'écoeurer. Certaines scènes sont à gerber à la limite du soutenable pour beaucoup, mais c'est aussi la force du roman de Romain : ne pas faire de chichi, écrire ce qu'il a envie et quoi de mieux que cette maison d'édition que je ne connaissais pas, mais qui va avoir, je le sens, une place de choix dans mes bibliothèques !

Vous y trouverez :
- Une histoire de vengeance
- un roman très gore. Viol, meurtre, torture...
- Un duo improbable, mais efficace.

Vous n'y trouverez pas :
- De romance
- Des dizaines de héros



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